Certaines localités d’Egypte portent parfois des noms bizarres et saugrenus sonnant mal à l’oreille et n’étant pas toujours en l’honneur de leurs habitants.
Uniquement pour le Delta oriental, certains villages portent des noms extrêmement curieux comme Kafr El-Ticht, le village du récipient dans lequel les femmes font la lessive, ou Kafr El-Bellasi, le village de ces grosses urnes servant à contenir l’eau.
Fort heureusement, perdus loin des grandes localités, il existe un Kafr El-Hemir, le village des ânes, ou le Kafr El-Gamous, le village des bufflesses quand ce n’est pas celui de la vache.
Il se trouve encore El-Baraghitles puces, le Kom El-Maganin, la colline des fous, ou tout simplement Zifta, le goudron, terme péjoratif servant à désigner de nombreuses choses ou personnes.
Un village s’appelle Mit Ghorab, les cent corbeaux. Les habitants de cette petite localité dans le Delta oriental avaient vu une fois un corbeau, mais d’un seul ils en firent cent, ce qui amena le changement du nom de leur village.
Parfois certains noms prêtent à confusion. C’est le cas pour San El-Hagar et Sa El-Hagar, le premier désignant l’ancienne cité de Tanis et le second la ville de Saïs.
D’autres noms ont parfois conservé leurs résonances pharaoniques. C’est le cas pour Facous, l’ancienne cité de Gesem, de Tell Basta à l’emplacement de Bubaste la cité de la déesse à tête de chat Bastet. Il y a encore Salheya en souvenir de son fondateur Salah Eddine El-Ayyoubi.
Mais comment faire pour désigner les habitants de ces localités? Rien de plus simple, il y a ainsi les “ Maganin ”, les fous, les “ Baraghit ”, les puces, les “ Hemir ”, les ânes, les “ Abouticht ”, les pères du ticht, les “ Ziftaouin ”, les enduits de goudron, etc... et personne n’est gêné de se faire ainsi dénommer.
Il existe encore des familles portant des noms bizarres et curieux hérités des temps lointains. Certains portent des noms d’animaux ou de corps de métiers comme El-Qotta, le chat, El-Naggar, le menuisier, etc