A l’est d’Abou Zénima se trouvent les mines de manganèse et les fameuses exploitations de turquoises de Maghara qui existent depuis la première dynastie Thinite, environ 3.000 ans avant notre ère.
La turquoise était broyée et servait à confectionner cet émail bleu-vert qui recouvrait les briques, les statuettes et les scarabées dans l’Egypte ancienne. Pour l’exploitation de la turquoise, des galeries étaient creusées dans la montagne d’où le nom de ces mines “Maghara”, terme arabe qui désigne une caverne. A l’entrée de chaque galerie souterraine se trouvait l’effigie du pharaon de l’époque avec son cartouche royal et quelques inscriptions hiéroglyphiques, car l’exploitation de ces mines était un monopole de l’Etat. Ce fut ainsi que les archéologues déchiffrèrent quelques noms de rois.
Parmi ces noms se trouvent ceux de Semerkhet de la Ière dynastie, de Djéser et de Sanackt de la IIIème dynastie, de Snéfrou et de Khéops de la IVème dynastie, mais après Pépi II, de la VIème dynastie, il semble que l’exploitation des mines de turquoise fut interrompue, c’est-à-dire vers 2350 avant Jésus-Christ. Ce ne fut qu’à l’époque de la XIIème dynastie, vers 1900 avant Jésus-Christ, que l’exploitation reprit avec le pharaon Amenenhat III.
Une inscription rappelle comment ces mines furent redécouvertes à cette époque. Le pharaon Amenenhat III envoya Haroéris, à la tête d’une expédition, à la recherche de ces mines dont il était question dans les archives royales. C’était pendant l’été, le désert brûlait et la montagne était en feu. L’expédition commençait à désespérer lorsqu’elle rencontra des artisans qui travaillaient sur des métaux et avec de la turquoise. Le vœu de Haroéris à la déesse Hathor allait être exaucé. Il demanda aux artisans où se trouvaient les mines de turquoise. L’un d’eux répondit: “Il y a de la turquoise en la montagne pour l’éternité”. Alors, comme par enchantement ou par magie, un filon de turquoise apparut aux yeux de l’expédition égyptienne.
Les dernières inscriptions du ouadi Maghara sont au nom de Ramsès IV de la XXème dynastie, vers 1166 avant Jésus-Christ. Il semble que l’exploitation de ces mines cessa ensuite.
Jusqu’au XIXème siècle, les sculptures rupestres du ouadi Maghara restèrent inviolées. En 1864, une expédition britannique, conduite par le major McDonald, découvrit les gisements abandonnés depuis 3.000 ans et entreprit de les exploiter à nouveau. Pour cela, les Britanniques firent sauter des rochers avec des explosifs détruisant ainsi un grand nombre d’inscriptions et de reliefs. Mais ils firent de mauvaises affaires et interrompirent l’exploitation des turquoises.
A la suite de cette expédition, des archéologues entreprirent des fouilles et transportèrent quelques belles pièces qui avaient échappé à ce massacre au Musée des antiquités égyptiennes du Caire.