Depuis de nombreux siècles, un rituel immuable marque la célébration de la nuit pascale dans les églises coptes. Après les lectures, les lumières sont éteintes dans l'église, la porte de l'iconostase est fermée, le prêtre et les diacres se trouvant dans le sanctuaire. Un diacre se tient devant la porte du sanctuaire et un dialogue s'engage entre lui et le prêtre qui est derrière la porte:
A trois reprises le diacre dit: "Rois, ouvrez vos portes, élevez-vous portes éternelles" et la troisième fois il ajoute: "pour faire entrer le roi de gloire". A chaque fois, le prêtre répond: "Qui est ce roi de gloire?". Le diacre répond après la troisième demande du prêtre: "Le Seigneur, le fort, le vaillant dans les combats, c'est lui le roi de gloire". Et il s'écrie tout en frappant sur la porte du sanctuaire: "Le Christ est ressuscité". Le prêtre lui répond: "Vraiment le Christ est ressuscité". La porte s'ouvre, les lumières sont rallumées et une procession commence trois fois autour de l'autel, puis autour de l'église pendant que l'assistance marque sa joie par les cris des femmes et des pétards. Dans certains endroits des hommes tirent des coups de fusil ou de revolver à la porte de l'église alors que les cloches carillonnent.
Pendant la procession, un diacre porte devant le prêtre une icône de la résurrection qu'il encense. Les diacres chantent pendant cette procession: "Le Christ est ressuscité des morts, par sa mort, il a vaincu la mort, à ceux qui sont dans les tombeaux il a donné la vie". Ce chant de la résurrection accompagne toutes les célébrations pendant le temps pascal. Au terme de la procession, c'est le chant de l'évangile en copte et en arabe, puis la longue anaphore de Saint Grégoire.
Il arrive que des fidèles pressent le prêtre d'en finir le plus vite possible, pressés qu'ils sont de rentrer chez eux pour manger de la viande dont ils ont été privés pendant cinquante-cinq jours. Il faut vraiment avoir jeûné si longtemps pour connaître la joie de manger de la viande. Le plat de cette nuit est souvent de la "fatta", un mélange de pain et de riz arrosé par le jus de la viande et de bons morceaux de moutons qui auront été égorgés au soir du Vendredi saint.
Noël, c'est le fête des friandises avec les kahk et les biscuits, tandis que Pâques est celle de la viande, comme pour le Petit et Grand Baïram chez les Musulmans. Chez les Coptes, Pâques est véritablement la fête de la joie après le jeûne et l'austère Semaine sainte. Tous ont fait pénitence, pleuré et gémi, mais tous se réjouissent avec le Christ ressuscité d'entre les morts comme aux temps lointains de la célébration des mystères d'Osiris.