En lisant les histoires du recueil « L’esprit de l’histoire », nous trouvons que l’écrivain Mounir Otteiba avait présenté environ 90 histoires très courtes, variant selon leur longueur et allant de cinq mots comme dans l’histoire « Laisse-moi éveiller, maintenant je rêve » à une page entière avec environ 120 mots comme dans l’histoire « rêves autour du père”. Ce qui compte dans la rédaction de ce type d’art « l’épigramme » est la condensation de la parole : l’ajout ou l’omission d’un seul mot peut entraîner un déséquilibre dans la structure de l’histoire ou du poème. Quand l’écrivain demande à ses lecteurs de le laisser éveiller, car il rêve. C’est la contradiction qui révèle toute la beauté de cette phrase. Cela a aussi un effet philosophique. L’ironie est l’un des mécanismes de ce type d’art. C’est le cas précisément de l’histoire « Extrême politesse » lorsque l’accusé, ennuyé par ses voisins et amis, les a tués puis a commencé à pleurer devant le procureur, après avoir avoué être triste de ne pas avoir tué les autres amis et voisins.
La plupart des histoires se terminent par un choc qui ne laisse aucune place à l’ajout d’un seul mot comme témoigne l’histoire « La sœur de Cendrillon” où le prince décide d’épouser la sœur de Cendrillon, qui a orchestré des machinations diaboliques, parce que ses valeurs seraient d’après lui convenables au rôle de reine. Cette fin était choquante puisqu’il est bien établi que le prince épouserait Cendrillon la belle opprimée et tournerait le dos aux figures diaboliques. L’ensemble de ses histoires sont profondément philosophiques du début à la fin. Ottaiba a une certaine vision et philosophie de vie qu’il veut exposer à travers son recueil : il déclare qu’il est libre de ses choix comme nous le trouvons dans l’histoire qui s’intitule « Choix » dans laquelle il dit : « Je devais choisir de mourir près d’elle ou de mourir loin d’elle, alors j’ai choisi de vivre ». Le recueil se caractérise également par un esprit poétique très proche du poème en prose avec lequel il partage beaucoup de caractéristiques, dont notamment le rythme interne, brisant ainsi avec la poésie arabe traditionnelle. En un mot, l’écrivain Mounir Ottaiba a pu nous présenter environ 90 histoires différentes et variées qui abordent tous les sujets que le lecteur pourrait rencontrer au quotidien, y compris des sujets sur le patrimoine, l’histoire et la littérature folklorique. En bref, Ottaiba a excellé dans la présentation de cet art.