Nous sommes le 27 septembre, je devrais être dans l’avion... Ce matin, j’aurais dû voler jusqu’à toi, ma si chère Égypte, mais toi, le vilain Coronavirus, tu en as décidé autrement. Bientôt 10 mois que tu es venu mettre le bazar dans nos vies, gâchant nos projets, nos joies, nos espoirs, nos amours...On s’est protégé de tes attaques sournoises, comme on a pu, mais il semblerait que rien n’y fasse, tu te gausses de nous voir tous masqués, à bonne distance les uns des autres, même de ceux qui nous sont les plus chers. Les enfants n’osent plus approcher leurs aînés, les grands parents ne reçoivent plus de visite, les liens familiaux, amicaux se distendent... que Dieu fasse que les conséquences ne soient pas préjudiciables dans l’avenir.
La France affronte la deuxième vague annoncée par les spécialistes pour l’automne, elle est apparue dès le changement de saison. Les chiffres augmentent à une vitesse vertigineuse, les hôpitaux tirent les sonnettes d’alarme, ils ne sont pas mieux équipés qu’en mars dernier, et le personnel à bout de souffle n’a pas récupéré des fatigues du printemps...
Fort heureusement, nos soignants ont appris à connaître la Covid-19 et surtout à lutter contre, les soins sont moins invasifs. Les intubations se raréfient, dans la plupart des cas, les lunettes d’oxygène sont suffisantes, et les patients ne sont plus sédatés, la différence est importante, et le confort des malades est notable. Le 11 mai dernier, le déconfinement était attendu, espéré et nécessaire, mais à mon humble avis, on s’est montré trop permissif, passer du tout fermé, au tout ouvert, était prématuré, et toi le virus de malheur tu as profité de l’aubaine, tu as circulé au rythme des libertés retrouvées.
Et aujourd’hui, nous sommes plus démunis que jamais. Mais il y a une chose que tu n’auras jamais, c’est notre foi !
Il va de soi que nous allons encore vivre quelques mois difficiles, que nos projets seront reportés, mais nous surmonterons tous ces aléas, avec l’aide de Dieu. Insha Allah Alors même si je n’ai pas de date pour m’envoler vers toi Masr, je sais que ça viendra... Pour me donner du courage, je pense à ton soleil généreux, à ta douceur, aux retrouvailles avec tous ceux que j’aime sur la terre des pharaons, je me sais attendue et c’est un réconfort sans pareil. Je prie très fort pour que cette deuxième vague t’épargne ma belle Égypte, je ne connais que trop les conséquences de l’absence des touristes pour toi, et tu mérites qu’ils reviennent en nombre. Après une épreuve aussi longue et difficile, où aller se ressourcer, se reconstruire, sinon auprès de toi Oum el Donia, nul ne peut t’être comparé, tu sais mieux que quiconque réparer les âmes blessées. Nous reviendrons Masr, sois en sûre, tu nous auras trop manqué...
En attendant ce jour béni, prends soin de toi et de tes enfants.
Tahya Masr !
Ana masria !