Le site de Karanis est une ancienne cité gréco-romaine situé après le village et le complexe industriel de Kom Ouchim et à l’entrée de l’oasis du Fayoum, à gauche de la route venant du Caire.
L’entrée du site est marquée par un bouquet d’arbres qui abrite le Musée de Kom Ouchim présentant certaines belles pièces qui ont été découvertes dans les ruines des temples et de maisons: vaisselle en terre cuite ou en céramique, fresques murales, papyrus, lampes, statuettes et différents objets en bois, en bronze ou en matières provenant des palmiers.
Cette cité fut découverte par des paysans du Fayoum en 1895 quand ils dégagèrent les ruines d’un temple dont certaines pierres dépassaient le haut d’une colline. Ce site est actuellement constitué de différentes collines où se trouvent des temples et des surfaces planes où se voient toujours les plans des maisons et des rues. C’est une des villes anciennes les mieux conservées en Egypte.
Cette cité fut surtout prospère aux IIIème et IVème siècles après Jésus-Christ. Les maisons offrent presque toutes le même plan avec une cour intérieure entourée de différentes chambres et avec un four à pain et une citerne. Des bains séparés pour les hommes et les femmes existent encore. Plusieurs pressoirs à olives subsistent encore dans les ruines de Karanis, car les oliviers étaient nombreux dans l’oasis voisine du Fayoum.
Les deux bains pour hommes et femmes de Karanis se composaient d’un seule salle précédée d’un vestibule.
Par contre, les bains turcs étaient, en général, composés de trois salles différentes. La première, appelée "maslakh", servait de vestiaire où les clients se déshabillaient. Une fontaine de marbre, alimentée par un jet d'eau, garnissait le milieu de cette salle qui était entourée d'estrades et de divans garnis de tapis et de coussins.
Une fois débarrassé de ses habits, le baigneur, enveloppé dans un grand pagne de coton, chaussé de sandales de bois, pénétrait dans la seconde salle. Là, l'air était saturé de vapeur d'eau à un degré élevé. Le baigneur était étendu sur une grande table de marbre où un garçon lui faisait un massage superficiel et il était alors conduit dans une troisième salle, la partie la plus chaude de cette installation de bains. Là, se trouvait un bassin rectangulaire dans lequel s'écoulait lentement de l'eau bouillante, alimentant le bassin et provoquant cette opaque buée provenant de la vapeur d'eau. Dans cette atmosphère, la transpiration était abondante. Le baigneur pouvait aller se plonger dans un bassin d'eau tiède ou froide. Ensuite, un masseur le prenait en main armé d'un gantelet de poil de chameau qu'il passait sur tout le corps du patient, les articulations, les épaules, les bras, les jambes et les vertèbres, l'enduisant de savon et déversant sur lui des écuelles d'eau tiède. Le baigneur sortait tout revigorer de cette opération.