Eïssa dévoile la vérité (1)

Le poète Mokhttar Eïssa a un projet créatif et culturel important qu’il vénère et auquel il accorde un grand intérêt. Il a écrit la poésie dans le dialecte égyptien et l’arabe classique. Il s’est de même adonné au roman, aux études critiques, à la littérature pour enfants, au théâtre et aux chansons dramatiques. Son style est très particulier.   

Il a publié des recueils de poèmes comme « Naviguer dans les yeux », « Une carte pour la plaie », « Le passant », etc...   

Il a également publié des romans comme « Striptease » qui raconte l'histoire de la journaliste Hala, qui cherche le dossier de sa mère, l'ingénieure Nihal Al-Soukari, morte suite à un suicide dans un asile de malades mentaux. Cette dernière avait été accusée de plusieurs crimes immoraux. Hala cherche alors à restituer l'image de sa mère, l'image d'antan lorsqu’elle était un symbole de pureté. La journaliste veut trouver une excuse à sa mère en examinant très sérieusement ses anciens dossiers. Hala entame un monologue intéressant à la page 12 du roman lorsqu'elle dit en s’imaginant parler à sa mère : « Je te considérais comme mon idéale, j'étais fière de toi devant mes amies. Pendant les cours d'art, je fabriquais des statues qui te ressemblaient ».   

Ainsi, Nihal est-elle partie dans une longue quête pour connaître la réalité de sa mère. Avait-elle réellement commis ces crimes ? Elle fait alors cette recherche en coopération avec son mari et son beau-père, Mourad Al-Masri. Cet homme qui a aimé sa mère follement. Mourad a été victime d'une maladie qui lui a fait perdre la conscience pendant un certain temps, puis, il est revenu à la vie sans aucune explication réelle.   

L'œuvre nous présente constamment des personnages contradictoires, qui sont souvent en couple, mais qui ont une vision totalement différente de la vie. C'est le cas à titre d'exemple de Dr Nadra, spécialiste de l’atome, et de son époux, un psychiatre. Dr Nadra croit à l'importance de son domaine d'expertise, et pense que l'arme nucléaire est importante pour faire un équilibre entre Israël et le Monde arabe dans la région du Moyen-Orient. Il y a d'autre part Dr Motaz Al-Gohary son époux, un psychiatre qui n'arrive pas à traiter avec elle. D'ailleurs, le mari n'a aucun problème à se moquer d'elle devant tout le monde. Un couple qui symbolise le patriotisme et l'anti-patriotisme dont nous parlerons avec plus de détails la semaine prochaine.