Amel Donkol, le dramaturge

Mardi 24 Avril 2018-00:00:00
' Mohamed Abdel Hafez

Lorsque je relis la poésie de Donkol de temps à autre, j’ai l’impression qu’on a connu à fond cet écrivain. Je me demande: pourquoi Donkol n’a pas écrit du théâtre poétique tel que Salah Abdel-Sabbour qui nous a présenté un nombre de pièces de théâtre poétiques impressionnantes. Je pense que ces pièces de théâtre vont immortaliser Abdel-Sabbour. Celui qui connaît Donkol sait bien qu’il dispose de son sens du théâtre dès le début. Dans son premier recueil, «Assassinat de la lune», paru en 1974, il révèle aussi sa capacité à être un scénariste impressionnant. Il est capable de peindre une scène avec subtilité devant les yeux du lecteur. Une phrase suffit pour dire autant de choses comme celle-ci: «Cinq ans se sont écoulés depuis leur adieu et soudain, il a vu sa fille!!». Une phrase que Donkol a écrite avec minutie et qui transpose le lecteur dans cet univers. Et, le lecteur se pose bien la question: que s’est-il passé avec les cinq dernières années entre le poète et cette femme dont il a vu la fille. Cette fille qu’il souhaiter être le père. Le lecteur découvre aussi que cette femme n’a pas quitté son esprit pour un moment au point qu’elle renaît dans d’autres poèmes. Ainsi, Donkol pousse-t-il constamment ses lecteurs à chercher à imaginer une partie de l’histoire. Il décrit chaque scène au point d’aider son lecteur à découvrir les personnages minutieusement, à les imaginer, imaginer le ton de leur voix et leur façon de parler.

Le dialogue de même représente un élément important dans son recueil «Assassinat de la lune» à tel point que certains poèmes peuvent adapter de sorte à être des pièces de théâtre poétiques. Le personnage principal dans le poème annonce la mort ou plutôt l’assassinat de la lune. Il s’agit d’une vraie scène cinématographique. Suite à cela plusieurs voix font leurs commentaires sur le triste incident. Un dialogue qui révèle que les recueils poétiques de Donkol sont écrits d’une manière cinématographiques. La preuve est son poème «Les dernières paroles de Spartakus» où la dernière scène de la révérence constitue l’une des meilleures scènes cinématographiques. On a dit que le poète a visionné le film de Spartakus trois fois le même jour avant d’écrire. De toute façon, il a rédigé une scène inédite qui va demeurer gravée dans les esprits pour toujours.