La question de cette semaine nous a été adressée par Madame Amal Nour de Mansoura.
* QUESTION : Docteur, de quoi les passagers et les piétons meurent-ils dans les accidents de la route ?
• RÉPONSE : Madame votre question est fort intéressante. Les journaux et les mass médias nous rapportent de plus en plus d’images du nombre croissant des accidents de la route en Egypte. Cette augmentation des accidents de la route provient en grande partie de la négligence des chauffeurs et de la culture de désobéissance des règles de la conduite. Mais il est également important de savoir que les règles trop rigides ou la mauvaise planification de la circulation poussent les conducteurs à commettre des infractions. Les dos d'âne posés anarchiquement sur les chaussées de nos rues sont responsables de plus en plus d'accidents. Le mauvais état des véhicules provoque également un nombre non négligeable d'accidents. La limitation de la vitesse des véhicules doit être logique. Comment peut-on accepter une limitation de vitesse à 60 km par heure sur les boulevards périphériques ? Les chauffeurs ne respecteront sûrement pas cette limitation de vitesse. Par contre si la vitesse est limitée à 90 ou à 100 km par heure sur les périphériques, un plus grand nombre de conducteurs respecteront la loi.
La première cause de mortalité ou de morbidité dans les accidents de voiture provoqués par une décélération subite est l'éjection des corps des passagers du devant par le pare-brise des véhicules donnant lieu à des traumatismes crâniens, thoraciques ou abdominaux. Aussi les ceintures de sécurité sont elles indispensables pour diminuer les nombres de mortalités et de morbidités pendant les accidents. Mais la décélération subite en soi provoque des complications.
La décélération rapide peut provoquer des ruptures de l'aorte thoracique à la jonction entre la partie mobile et l'autre immobile de l'aorte. Pour sauver ce genre d'accidenté, il est primordial de faire le diagnostic. Il est connu que dans tout accident de voie publique de décélération subite et où des passagers sont morts, il faut chercher chez les survivants une rupture de l'aorte thoracique. On commence par demander un cliché radiographique du thorax suivi une heure après par un autre cliché. Si on aperçoit un élargissement de la silhouette du coeur on doit suspecter une rupture de l'aorte thoracique et demander une exploration par IRM ou scanner. La réparation de la rupture de l'aorte thoracique est facile à condition de poser le diagnostic à temps utile.
En ce qui concerne l'état des véhicules ou des taxis, il est difficile d'interdire la circulation des vieux taxis sans trouver des emplois pour ces chauffeurs et les propriétaires de ces taxis.
Il est grand temps d'effectuer un meilleur effort pour diminuer le nombre croissant des accidents de la voie publique en Egypte.
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