‪Gautier en Egypte (1)

Mardi 05 Novembre 2019-00:00:00
' Ayman Elghandour

‪Gautier avait l'habitude de voyager dans tous les pays européens, mais c'est surtout, l'univers oriental qui l'a attiré. Il en avait une connaissance totale grâce aux récits des voyageurs et aux écrits des orientalistes. Pour lui, "l'Orient c'est le désir, le désir c'est l'Orient." Il a rattaché son goût à ce monde qui lui semblait l'un des derniers indices de la beauté et le contraste de l'Occident civilisé. Sa curiosité pour l'Orient est si remarquable que Martine Lavaud annonce que "l'Orient était en Gautier."

‪Malgré son amour pour l'Egypte, Gautier a échoué à accompagner ses amis qui sont successivement partis pour la terre des pharaons. Il s'est contenté d'écrire des ouvrages inspirés de l'ancienne Egypte. On peut citer Une nuit de Cléopâtre (1838), Le pied de momie (1840), La péri (1843), opéra représenté à Paris en 1843 dont le thème est emprunté à Nerval; Nostalgies d'obélisques (1851) où le poète nous fait écouter un dialogue entre l'obélisque de Louxor et celui de Paris. Mais son ouvrage le plus célèbre est Le roman de la momie qui parut en 1857.

‪La nostalgie de Gautier est excitée de plus en plus par la peinture orientaliste et par les lettres de ses amis voyageurs. Enfin son journal lui a donné la chance d'assister à l'inauguration du Canal de Suez. Il a quitté Marseille le 9 octobre 1869. Alors qu'il cherchait sa cabine, il est tombé à bord du navire; il en a résulté la cassure de son bras gauche. Ce qui l'a obligé à rester statique. Après son débarquement à Alexandrie, il a pris le train, arrivant à la capitale le 16 octobre.  Rappelons ici que Nerval et Flaubert sont partis par bateau pour le Caire alors que celui-là a profité du chemin de fer dont "la ligne ne fut complètement terminée qu'en 1856, sous le règne de Sa’id". Son séjour était si court qu'il est revenu à Paris le 23 décembre.

‪Malgré tout ce qui précède, Gautier pouvait heureusement écrire; il a pu rédiger ses articles pour le Journal officiel, parus en 1878 et ramassés plus tard dans L'Orient.