Saqiet Al-Sawi, les talents en herbe et les vétérans se rencontrent

Mardi 28 Août 2018-00:00:00
' Chaimaa Said

Au milieu de l’exposition « la Rencontre Internationale des Arts », commençant le 24 août au centre culturel privé Saqiet Al-Sawi et continuant jusqu’au 27 août, dans la foule qui comprend des invités d’honneur, des spectateurs et des artistes, incluant des diplomates arabes, des femmes, des enfants, des hommes âgés, des moins âgés et des jeunes, vous apercevrez  Adel Benyamin, le peintre égyptien célèbre, se tenant tout modestement dans la place très bondée, en train d’expliquer aux amateurs d’art, qui exposent leur œuvres dans cette rencontre, leurs points forts et leurs points faibles. Il dit à cet égard : « Dieu m’a donné un talent gratuit, c’est un devoir de le transférer gratuitement aux nouvelles générations ».  C’est la même philosophie de Saqiet Al-Sawi, dont le nom et l’emblème signifie la roue qui tourne, et irrigue les mentalités d’art et de culture de génération en génération.

Cet artiste, lui-même, expose ses tableaux côte à côte avec ceux des jeunes talents. Quand vous connaitrez qu’il a déjà animé un atelier de dessin pour les enfants atteints de cancer, qu’il a déjà vendu ses œuvres au profit d’un hôpital de cancérologie, dont le produit de vente aux ambassades et aux consulats arabes et étrangers a atteint 15 millions de livres, en plus de plusieurs actes de charité, vous ne vous étonnerez pas. Pour lui, l’art est avant tout une mission sociale. Il essaye de combler le fossé entre les artistes vétérans et les novices, de même qu’entre le public et l’art. Dans ce sens, il a déjà organisé des expositions à la prison Tora, à Sour Al-Azbekia et sur le mur de l’hôpital Al-Galaa.
Une de ses œuvres qui figure dans cette dernière exposition emploie l’art du collage. Il utilise des couleurs criardes pour représenter la poupée du Mouled, omniprésente durant la célébration de la naissance du prophète, et fait partie du patrimoine égyptien. Au beau milieu du tableau, se trouve des tubes de peintures vides, ce qui nous rappelle la valeur ajoutée que le peintre a mis. Des artistes provenant de pays arabes ont participé à cette manifestation artistique magnifique, qui unit les pays arabes sur le plan de l’art. La plupart des tableaux de cette exposition représente l’art réaliste, en plus de quelques tableaux représentant l’art abstrait. A côté du collage, il y a le pointillisme, la sculpture et la calligraphie. Une grande partie des œuvres représente des portraits, comme le portrait d’une actrice ; ou le portrait de l’une des proches d’une victime de l’avion russe écrasé à Charm El Cheikh, incarnant sa tristesse ; ici, un zoom est effectué sur son visage parmi d’autres figurant sur la photo de cet incident et négligés par le peintre. Certains œuvres sont copiés et d’autres jaillissent de l’imagination de l’artiste. Mais, comme le dit Adel Benyamin : « Même si l’œuvre est copiée, je suis content de toutes ces tentatives ». Le grand intérêt suscité pour cette exposition nous laisse méditer sur la place de l’art dans la société. De même, l’initiative d’Adel Benyami nous incite à réfléchir sur le rôle de l’artiste dans cette même société.