Avant le prochain départ de la statue de Ramsès II de la place de la gare vers Mit Rahina, les gens du Caire se posent une question: “Que vont devenir les Saïdiens?”. Une histoire en marge de cette interrogation.
Coiffé de la “amama” blanche, vêtu d’une “gallabeya” grise, un “châle “ jeté sur l’épaule, un “chouma” en main droite, relevant le bas de sa “gallabeya” de la main gauche, un Saïdien débarqua un matin en gare du Caire.
De la ville du Caire, il ne savait qu’une seule chose: la statue de Ramsès II place de Bab El-Hadid. Les habitants de son village près de Louxor, qui étaient déjà venus au Caire, lui avaient expliqué que Ramsès II était le seul point de repère sûr dans la ville: “Au Caire, il n’y a pas à se tromper. Tu demandes Ramsès et tu te retrouves toujours. Si tu veux prendre le train pour revenir chez nous, demande encore Ramsès et tu trouveras automatiquement la gare”.
Les compatriotes du Saïdien lui avaient encore expliqué: “Ramsès est facile à reconnaître, il ressemble à celui qui est chez nous à Louxor. Il n’y a pas à se tromper, tu le reconnaîtras comme si c’était ton père!”.
Le Saïdien sortit de la gare et se mit à la recherche de Ramsès. Il eut bien du mal à le découvrir noyé comme il l’est entre les dalles de béton et les pylônes des ponts et des toboggans qui le cernent. Il s’approcha de la statue, la regarda et se dit: “C’est bien là Ramsès!”.