Ouverture de la “Saison Musicale italienne” à l’Opéra du Caire

Dimanche 16 Septembre 2018-00:00:00
' Paolo Sabbatini

Hier soir, le samedi 15 septembre, le premier concert de la « saison musicale italienne 2018/2019 » a eu lieu à l'Opéra du Caire, promu par l'Institut Italien de Culture. Deux superstars du Bel Paese comme solistes: Luca Marziali, déjà un favori du public égyptien, au violon; Anna Serova à la viola, pour ses débuts au pays des pharaons, mais très connue dans le monde de la musique classique. La performance était tellement excitante que j'ai décidé de dédier mon article hebdomadaire à une sublime pièce de musique qui était en programme: la Symphonie Concertante pour violon et alto en mi bémol majeur, K. 364,  que Mozart avait composée à Salzbourg en 1779, au retour du voyage qui l'avait porté de Mannheim à Paris.

Il faudrait peut-être que j’explique la différence entre une Symphonie et un Concert, et qu’est-ce qu’une Symphonie Concertante.

En général un concert privilégie un instrument, qui est donc le protagoniste: piano, violon, par exemple, qui sont des instruments principaux. Au contraire, dans le genre «symphonie», tous les instruments contribuent à une musique harmonieuse et globale, sans particularismes.

Le genre "Symphonie concertante" désigne une composition complexe dans laquelle des instruments solistes dialoguent entre eux; les parties de virtuosité confiées à ces instruments ne sont ni trop nombreuses ni trop longues, et favorisent le dialogue avec l'orchestre, pour le dire avec les mots «une rivalité amicale».

L'exécution au Caire pouvait donc compter sur un orchestre de première qualité, celle Symphonique du Caire, dirigé par Ahmed El Saidi, aussi bien pour la présence d'excellence vertueuse que pour l'ampleur et l'harmonie des joueurs .

Mais venons aux mouvements de la Concertante de Mozart. Le premier temps joyeux et majestueux est une page symphonique. L'Andante (deuxième mouvement) est une page lyrique dans laquelle l'orchestre a pour fonction d'accompagner les deux instruments solistes qui s’alternent et s'interpénètrent suivant des thèmes de beauté douce et de poésie irrésistible. Le dernier mouvement de la symphonie concertante est un rondo au rythme infatigable et lumineux, un triomphe de maîtrise et de beauté.

Je suis très heureux de confirmer que l’Égypte et l’Italie ont bien agi de concert (si vous me permettez le jeu de mots), et que ce mélange produit des fruits superbes.