Le roman a une fonction importante. D’abord, il accorde une vraie jouissance au lecteur, de même qu’il permet de tracer historiquement une certaine époque. C’est ce que révèle le roman “La voie d’Al-Manasrah” de Mohamed Jibril qui sera bientôt publié par la Maison d’édition “Al-Maaref”. L’œuvre se focalise sur le personnage de Hala, originaire de la région d’Al-Manasrah. Jadis, ce quartier était célèbre par ses danseuses de ventre. Puis, il est devenu un lieu fétiche pour l’industrie de meubles. Quelques années, plus tard, le même quartier est devenu un centre pour la vente de meubles importés, précisément en Chine. L’écrivain Mohamed Jibril met en relief la relation entre la jeune fille et son quartier. En effet, sa mère Chawkia Salem était la meilleure danseuse à Al-Manasrah et son père le musicien Hussein Okacha. Mais, Hala refuse de poursuivre dans cette ambiance et œuvre à quitter le quartier pour échapper à ce sort. Ayant achevé ses études à la Faculté “Dar Al-Olum” (pour les spécialistes de langue arabe), elle fraye sa voie et décide de partir travailler au Sultanat d’Oman comme professeur d’arabe. Ce n’était pas la première fois que Hala quitte sa maison. Elle avait déjà fait quelques départs pour se prendre chez sa tante maternelle Hosna Al-Waïli. En d’autres termes, ces petites escapades chez la tante n’étaient qu’une sorte d’entraînement afin de se séparer de sa famille.
Jibril trace avec minutie la famille de Hala. Chaque membre y apparaît clairement telle que Safaa, la sœur de Hala. Celle-ci se caractérise pour son isolement et sa religiosité de façade. L’œuvre nous présente également les amies de Hala, en provenance de différents pays à l’instar de la Jordanie, du Liban, de la Palestine, etc… Tel un magicien, Jibril a pu créer un lien magique entre Mascate au Sultanat d’Oman et la rue Mohamed Ali, Al-Manasrah, Al-Attabah, etc…
L’œuvre a mis l’accent sur l’histoire de Hala et de son cousin Attéya, qui souhaitait l’épouser, alors qu’elle refusait. Malgré des petites histoires d’amour, elle refuse de se marier.
Puis, l’œuvre présente également “Ahmed Tarigh” (Ahmed Histoire) qui connaît par cœur l’histoire de sa région, de la rue Mohamed Ali, du quartier Al-Manasrah. Cet homme connait très bien l’histoire de l’Egypte, des lieux, des personnages les plus importants. Bref, le romancier Jibril a su présenté une histoire singulière qui met en lumière la vie d’une catégorie de la société égyptienne.