De Port Sant’Elpidio, Italie

Dimanche 10 Juin 2018-00:00:00
' Paolo Sabbatini

Je suis retourné à mon pays natal, dans les Marches, pour rester un peu avec ma mère de quatre-vingt-dix ans; l’age n'est pas exactement l'information qui devrait être publiée en général, parce que l'âge est un nombre, et chaque femme est telle pour toute la vie, avec les charmes et les délicatesses qui conviennent. En sa jeunesse Maman était tellement belle, qu'on lui proposa  d’etre le modèle pour des images de la Vierge Marie dans une église du village; et encore aujourd'hui, elle conserve une beauté non achevée, comme Manzoni dirait.

J'ai passé des journées entières à essayer de ranger les mille problèmes quotidiens que je remets pour des mois et je croix de pouvoir résoudre en quelques jours: des impôts aux banques, du jardin mal soigné à la pompe de l’eau qui fonctionne mal, des nombreux obstacles bureaucratiques  à la gestion des (quelques...) biens immobiliers  de famille  encore restants, et ainsi de suite. Mais tout se colore  de nostalgie et mélancolie naturellement, parce que, à l’entrée dans la maison, beaucoup de souvenirs se soulèvent à partir de chaque objet, de chaque coin. La maison fut construite au milieu du siècle dernier par mon grand-père, selon les impératifs de la mode de l'époque et avec les accessoires qui étaient considérés de grand luxe dans les années ´50; les poignées des portes sont une  boucle de style Baroque en bronze, les salles de bains sont en carreaux très brillants couleur jade avec les sanitaires  en porcelaine noire: à cette époque c’était une vraie " élégance ", aujourd'hui ils sont aussi communs que les pommes de terre (sic transit gloria mundi ...) .

Dans la maison tout est conservé comme dans un musée: le premier article que j'aie écrit, en 1968, publié dans le journal de l'école secondaire; le portrait de ma sœur à l’aquarelle, très similaire, réalisé dans les années 60 par le célèbre peintre Farabollini; les chaises, les fauteuils, les rideaux et mille bibelots, comme le «salon de  grand-mère Speranza » cher à Gozzano.

Chaque fois que je retourne à la maison paternelle, je ressens renaître en moi la joyeuse Italie de mon enfance et de ma jeunesse. Et puisque la fête nationale italienne est à peine célébrée, en Italie et dans le monde, je formule mes meilleurs vœux de tout bien et progrès, au nom de l'innovation et de la modernité mais en gardant à l'esprit une glorieuse tradition; et j'invite tous les lecteurs à suivre les nombreuses initiatives qui sont en préparation par l'Institut italien de culture en Egypte pour les prochains mois, visibles sur le site www.iiccairo.esteri.it et qui prévoient, comme un grand événement prochain, le Festival de la Musique le 21 juin à l'Opéra du Caire.