La question de cette semaine nous a été adressée par Madame Fahima Saleh de Damanhour.
• Question : Docteur, depuis plus d'un an, les médias allemands parlent d'une 'épidémie provoquée par une bactérie l'Escherishia Coli qui a fait plusieurs décès par hémorragie digestive. Pourriez-vous nous clarifier la situation?
* Réponse : Madame, tout d'abord il faut savoir qu'il existe plusieurs types de relations entre l'homme et les bactéries qui vivent dans son organisme. Le premier type de bactéries sont les pathogènes. Ce sont des bactéries qui provoquent les infections des différentes maladies. Les infections peuvent être provoquées soit par les bactéries elles mêmes soit par leurs toxines. Les toxines sont les poisons que secrètent ces bactéries.
Le deuxième type est les bactéries utiles qui vivent en symbiose avec l'organisme. Elles sont utiles pour la digestion. Il existe un troisième type de bactéries qui sont celles nommées"bactéries commensales" ce sont des bactéries qui vivent dans un organe dans l'organisme comme par exemple le tube digestif sans lui causer de maladies. Mais si ces bactéries émigrent vers un autre organe elles deviennent pathogènes capables de provoquer des infections. L'Escherishia Coli est un exemple de ce type de bactéries. Elles vivent dans le tube digestif en symbiose avec l'organisme. Mais lorsqu'elles émigrent vers les voies urinaires et en particulier chez la femme qui ne se nettoie pas bien après avoir passé à la selle, elles deviennent pathogènes des voies urinaires. Elles sont recherchées par les urologues et les gynécologues chez les femmes souffrant d'infections urinaires importantes.
Ces bactéries sont facilement traitées par les antibiotiques appropriés. Avec le développement de la génétique, les chercheurs ont essayé de cultiver ces bactéries in vitro, de les manipuler génétiquement pour en faire des cellules capables de secréter de l'insuline. Une fois transmutées génétiquement pour secréter l'insuline, elles sont implantées en sous cutané chez les personnes souffrantes de diabète insulinodépendant résistant. Les Escherichia Coli deviennent donc des cellules ressemblant aux cellules de la partie endocrine du pancréas produisant de l'insuline. Un grand nombre de patients diabétiques ont subi bénévolement l'expérience de leur implanter des bactéries Escherichia Coli sous la peau pour leur traiter le diabète résistant.
L'hémorragie digestive fatale constatée chez les malades allemands était provoquée par des bactéries du type Escherichia Coli qui ont été mutées soit spontanément ou en conséquence de ces expériences de manipulations génétiques pour devenir pathogènes dans le tube digestif où elles ont vécu en symbiose auparavant. Les chercheurs allemands qui avaient incriminé les concombres ont découvert ces bactéries dans des graines en végétations produits dans une ferme biologique. Cet événement tire une sonnette d'alarme sur les manipulations génétiques qui constituent une arme à double tranchant.
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