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Le FESTIF change de peau face au COVID-19

La pandémie de Coronavirus est certes une des crises les plus fortes qu'a connu la planète Terre. Ses effets sont survenus non pas uniquement sur le plan sanitaire, mais aussi économique et psychologique. Tout le monde a souffert, même ceux qui n'ont été pas atteints par le virus, il suffit d'être isolé chez soi, ne pas pouvoir communiquer avec l'Autre ou même encore pire, être touché financièrement.

Si le côté psychologique est important pour les adultes, il est indispensable pour la jeune génération.

Les activités scolaires sont nécessaires pour la santé psychologique des enfants et des ados. Pour eux, c'est un bol d'oxygène, une machine magique pour recycler l'énergie négative. Bien entendu, avec l'arrêt des études, des travaux, le confinement, etc…, les jeunes ont manqué cette opportunité en plus du stress du à la situation délicate posée par la pandémie.

En mars dernier, les jeunes francophones, amateurs du théâtre scolaire, étaient au rendez-vous avec le FESTIF, Festival égyptien scolaire de théâtre international francophone, pour monter sur scène comme chaque année, partager avec l'audience leurs idées, leurs sentiments ou leurs préoccupations, sauf que le festival a été annulé à la dernière minute à cause du coronavirus.

Cette décision n'a cependant pas freiné la persévérance de Mme Mona Magdalany, co-fondatrice du festival, avec Mme Jeanette Ishaq. Elle n'a pas accepté l'annulation du festival ce qui aurait gâché les efforts des artistes en herbe.

« C'est une question de continuité en premier lieu », a affirmé M. Magdalany au Progrès Egyptien. Selon elle, ce qui était important, c'est de ne pas rater une seule édition du Festival.

Elle a donc reporté le festival au mois de novembre, plus précisément du 5 au 9 novembre. Une fois de plus, le coronavirus y a été pour quelque chose. L'Institut Français d'Egypte avait pris la décision d'arrêter les activités avec les écoles, à cause de la situation sanitaire.

De l'autre côté, les voyages n'étaient pas faciles pendant la pandémie, ce qui posait un problème au FESTIF, qui invite chaque année des troupes de théâtre francophones internationales, ainsi des professionnels internationaux du domaine.

Pourtant, Mme Magdalany a eu l'idée que le festival change de peau pour faire face au COVID-19.

« J'ai pensé, puisque presque tout est devenu en ligne, comme le télétravail ou même les classes virtuelles, pourquoi ne pas passer à un festival numérique », lance-elle.

Les bouts de choux sont montés sur scène comme d’habitude, mais le public n'était ni présent dans la salle, ni absent, seulement les spectateurs ont changé de place. Au lieu des salles de théâtre ou devait se dérouler le Festival, ils étaient présents sur la toile. Chacun chez soi, ils ont assisté à toutes les pièces filmées par les écoles participantes au FESTIF. Heureusement, les réseaux sociaux permettent de garder l'interactivité, puisque les spectateurs peuvent interagir avec les pièces diffusées et ce par des commentaires et recevoir également les réponses des autres.

Même le jury, il a diffusé ses commentaires et témoignanges sur les pièces à travers de courtes vidéo, sur la page Facebook du FESTIF.

Chaque troupe scolaire a eu un petit challenge : commenter la pièce d'une autre troupe scolaire. Le festival a été mis en place au bout du compte tout en préservant ce côté interactif. Et voici qu'est né le premier festival numérique de théâtre francophone scolaire en Egypte.

En effet, tous les aspects du festival ont été respectés. Chaque année, au programme du FESTIF, il y a toujours des visites culturelles, puisque des troupes scolaires internationales y participent et pour certains, il s'agit de la première visite en Egypte. C'est pourquoi les organisateurs du festival s'intéréssaient à avoir toujours une visite culturelle au programme. La visite culturelle de l'édition 2020 est passéé elle aussi dans le monde virtuel. Une visite guidée du Musée égyptien a été filmée et diffusée sur la page Facebook du FESTIF afin de donner la chance à tous les participants de ne pas rater le côté culturel du dit événement.

Bien sûr la participation des professionnels du théâtre scolaire internationaux et égyptiens a été préservée. Les professionnels internationaux ont commenté les spectacles égyptiens et les professionnels égyptiens ont commenté les spectacles internationaux et ce à travers des vidéos diffusées sur la pace Facebook. Les professionnels qui ont pris part à la 17éme édition du FESTIF étaient Dr. Nazly Farid, Docteur ès Lettres, égypto-française, Chantal David - Comédienne française, François Alima - Comédien et artiste camerounais et Dr Lana HabibDocteur ès Lettres.

Des récompenses et des cadeaux ont été aussi décernés aux participants. Chaque établissement scolaire participant au FESTIF a reçu les diplômes de participation au festival en plus de petits cadeaux souvenir. Cet événement a été aussi filmé et diffusé.

Tout le monde a partagé des moments agréables comme lors des années précédentes. Seulement un petit changement, tout cela s'est passé sur la toile. Ce qui n'est pas en effet, un côté négatif. D’abord, ce monde virtuel est presque un sanctuaire pour la jeune génération, puis cela a donné une vie un peu plus longue au festival, puisque tout est sur Internet. Avant, lorsqu’on ratait un spectacle, on n'avait pas la chance de le revoir, mais maintenant la situation change. On a une deuxième chance pour voir son spectacle préféré et même si on y a déjà assisté, on peut le revoir une autre fois.

Lors de l'inauguration du FESTIF, qui a eu lieu le 26 novembre, un mot de l'ambassadeur de France en Egypte a été diffusé sur la page du festival. Lors de son mot, M. Stéphane Romatet a indiqué que le FESTIF était important dans l'agenda culturel, du théâtre et les échanges entre la France et l'Egypte.

De son côté, Mme Laura Abou Haydar, attachée de coopération éducative s'est adressé aux élèves en premier lieu. « C'est vous qui faites vivre le festival, édition après édition. Ce beau festival qui existe depuis 2002, et la situation exceptionnelle dans laquelle se trouve le monde avec la pandémie, n'altère ni votre enthousiasme ni votre talents », a-t-elle indiqué lors de son mot filmé et publié sur la page.

C'est ainsi que l'attachée de coopération éducative, s'est adressé aux enseignants en affirmant : « Votre engagement pour la langue française et la francophonie nous honore ». Selon elle, les enseignants ont fait preuve d'une mobilisation exceptionnelle, que ce soit au niveau de la mise en scène, du travail sur la langue française ou de leurs encouragements dans les moments de doute.   

Selon Mme Haydar, le festival doit beaucoup à la détermination sans faille, au duo de choc que sont Mme Mona Magdalany et Mme Jeannette Ishaq, co-fondatrices du FESTIF.