Suez, six heures du matin, l’auto a freiné à quelques centaines de mètres du « Cabanon ». Nous embrassons d’un regard la vaste échancrure du golfe. Depuis la corniche, le sable, découvert par le reflux, dévale en pente douce jusqu’à la mer. Nous descendons sur la plage. Cette masse qui bouche l’horizon marin, c’est lui : c’est bien l’étrange animal dont «tout Suez » s’émeut. De loin déjà, comme il paraît gigantesque ! Au fur et à mesure que nous approchons ses formes se précisent : nous voyons avec netteté maintenant les fameuses « défenses » qui l’ont fait surnommer l’éléphant des mers. Il y a presque trois jours que cette charogne monstrueuse git sur un bourrelet de sable.