L’œuvre de Mohamed Jibril s’inspire principalement de l’Histoire de l’Egypte, et des lieux notamment la ville d’Alexandrie d’où il est originaire. C’est une œuvre particulière qui permet aux lecteurs de vivre dans un monde parallèle, fantaisiste et parfois même surréaliste. Le patrimoine y figure nettement et on ressent tout de suite cette plume agile et éloquente qui parvient à retracer avec magie l’histoire des personnages, leur destin, leur commencement et leur fin. De même, le symbole est fort présent dans son œuvre littéraire et a une dimension particulière.
Je vous propose de pénétrer dans ce monde avec son roman « Les quatre saisons ». Il s’agit de l’un des romans publiés récemment par Mohamed Jibril par la maison d’édition Al-Bostani, une œuvre qui donne plus d’intérêt à la saison de l’automne, même si les autres saisons y sont présentes.
Au début, on a l’impression que l’œuvre est divisée en chapitres ou plutôt en saisons, mais cette division n’est pas réelle. En effet, les histoires s’entremêlent et les cycles de la vie se complètent. C’est ce que l’on comprend par le biais de l’un des personnages, le traducteur Refaat Al-Qabani, cet homme qui a atteint la vieillesse et qui attend maintenant la mort. Autour de lui ses bien-aimés ont déjà disparu, c’est le cas de son épouse Raïfa. Un voleur lui a ôté la vie à coup de poignard sans lui donner le choix de choisir la mort ou le vol. Puis, vient l’immigration de son fils Hani qui s’installe à l’étranger. Puis, il y a eu le départ des amis vers l’au-delà. Tout cela pousse le héros à attendre la mort. Or, le temps du roman se situe dans cette phase : la phase de l’attente de la mort. C’est là que les saisons ou les cycles de la vie s’entremêlent pour raconter l’histoire d’un homme qui attend le départ.
Le talent de Jibril fait de lui l’un des pères du roman au même titre que le lauréat du prix Nobel de Littéraire Naguib Mahfouz.