Les jeunes représentent l’avenir. Il faut donc leur donner une vraie opportunité pour exposer leurs visions artistiques et théâtrales. J’ai eu récemment la chance d’assister à une pièce de théâtre intitulée « Becket ou l’Honneur de Dieu », inspirée de Jean Anouilh, traduite par Saad Makaoui, réalisée par Mohamed Abdel Qader et produite par la maison culturelle d’Al-Qabari, relevant du Palais de la Culture d’Alexandrie. La pièce avait été présentée dans le cadre du Festival du théâtre de l’ouest du Delta au Palais de la Culture d’Al-Anfouchi à Alexandrie.
La pièce de théâtre « Becket ou l’Honneur de Dieu » représente une tragédie ironique. Elle est inspirée de l’un des plus beaux textes de Jean Anouilh. Elle mélange la tragédie à l’ironie avec excellence. La pièce de théâtre met en lumière l’amitié, puis le conflit entre un roi et un évêque.* Elle évoque le cas d’un homme qui, par son désir d’être fidèle à lui-même jusqu’au bout, suscite l’admiration du spectateur. Or, c’est en s’opposant à un autre homme qu’il va se révéler. C’est en montrant l’évolution des rapports entre les deux êtres que l’on aura la meilleure vision d’une âme parvenue à son plus haut point d’aboutissement.
Il nous faut dire un mot du contexte historique de la pièce. C’est l’histoire du conflit opposant deux hommes placés au sommet de la hiérarchie politique, dans l’Angleterre de la deuxième moitié du XIIème siècle, Henri II, roi, Thomas Becket, archevêque de Canterbury. Pour renforcer son pouvoir et travailler à l’unité du royaume, Henri II veut soumettre l’Eglise, qui selon lui dispose de pouvoirs exorbitants. A cette fin, il bénéficie de l’aide de son très compétent chancelier Thomas Becket. Aussi, pensant que ce dernier sera son homme, il le fait nommer Primat d’Angleterre, soit archevêque de Canterbury, la plus haute fonction religieuse du royaume. Il devait le regretter amèrement, car Thomas Becket, manifestant une puissante personnalité, allait travailler à défendre les privilèges de l’Eglise contre le pouvoir royal.