L’exotisme est dérivé de la racine grecque exo qui signifie "dehors" et qui donne naissance au mot grec exotikos «étranger», devenu exoticus en latin. Ainsi l’épithète «exotique» indique tout ce qui se trouve en dehors de nos frontières ; cette épithète se rapporte non seulement aux animaux, aux plantes, aux paysages, mais aussi aux couleurs, aux sons, aux habitants, eux-mêmes. Donc l’exotisme représente d’autres pays inconnus et merveilleux ; il ne se réalise qu’avec l’éloignement où toute chose paraît neuve.
Quant aux formes exotiques, nous pouvons en trouver beaucoup : l’exotisme imaginaire, né de la fiction des écrivains qui n’ont jamais visité le lieu dont ils parlent, mais empruntent aux récits des voyages ; l’exotisme réel qui dépend de l’aventure et dont la distance est nécessaire pour produire l’effet. De plus il y a l’exotisme de la nature, des espèces humaines, des races, des morales, des sexes ainsi que l’exotisme dans le temps visant à la fuite d’un présent terrible.
En effet les écrivains-voyageurs sont toujours attentifs à l’étrangeté des coutumes, aux faits de civilisation, aux mœurs, aux caractères et aux croyances, essayant d’étudier les autres peuples et d’indiquer les différences entre les cultures. Ce qui nous pousse à affirmer que l’exotisme, sous toutes ses formes, est inséparable de l’altérité, deuxième volet de notre étude. Alors que l’exotisme révèle la contemplation d’un écrivain, face à un spectacle merveilleux, l’altérité présente la différence réelle et concrète.
Le mot «altérité» apparaît pour la première fois au milieu du IVe siècle ; il est dérivé de la racine alter qui signifie «autre». Jean-Marc Moura désigne qu’on peut trouver l’altérité à travers deux formes : celle d’Alter, il s’agit d’une image idéologique ou celle d’Alius qui s’avère utopique. D’après lui, «Alter est un reflet de la culture du groupe, Alius refus radical.»