Depuis de longues années, on a gravé dans nos esprits qu'il y a un gouvernorat lointain au cœur du désert baptisé la Nouvelle-Vallée. En effet, le Président Gamal Abdel Nasser avait donné ses instructions en vue de le créer et de le mettre sur la carte. Ledit gouvernorat se compose de plusieurs oasis dont Al-Kharga, Al-Dakhkla, Paris, Al-Farafrah. On savait évidemment que ces oasis sont des terres verdoyantes au milieu du désert.
En plus, un de mes amis d'enfance Ali Al-Dégwi (que son âme repose en paix) avait un oncle maternel qui vivait là-bas. A chaque fois que je voyais ce dernier, je lui posais des questions pour m'informer de la forme de vie à la Nouvelle-Vallée : Y a-t-il vraiment de l’agriculture et des champs au cœur du désert ? Il me le confirmait. Mais, mon esprit continuait à y penser. Ce n'est qu'en 2015 que j'ai eu la réponse à mes questions d'enfance lorsque j'ai eu la chance de visiter le gouvernorat de la Nouvelle-Vallée en vue d'inaugurer une conférence provinciale. A l'époque, j'étais le président de l'Organisme général des Palais de la Culture et j'étais en compagnie de ma chère collègue Dr Fawzia Aboul Naga, directrice de la province du centre de la Haute-Egypte. Elle est sans conteste l'une des personnes les plus professionnelles et les plus loyales à l'Organisme des Palais de la Culture.
Pourtant cette visite n'a pas réellement assouvi ma soif d'informations d'autant plus que ma visite était éclair et qu'elle n'a duré que 10 heures. Je me déplaçais uniquement en voiture et je devais revenir au plus vite à Port-Saïd pour assister à un autre événement.
Les oasis ont continué à occuper mon esprit jusqu'au jour où je suis devenu directeur du Centre national de la culture pour l'enfant. J'ai donc pris la décision d'envoyer des convois à la Nouvelle-Vallée pour les enfants de ce gouvernorat. J'ai demandé à Dr Hicham Azmi de s'adresser au gouverneur de la Nouvelle-Vallée le général Mohamed Salmane Al-Zamalout. On a également contacté l'adjointe du gouverneur Dr Hanane Magdi, M. Salah Hassan directeur général du Palais de la Culture de la Nouvelle-Vallée et M. Salah Al-Maraghi, responsable de l’Education et de l'Enseignement.
Des convois ont été envoyés : ce qui confirme l'importance de la coopération entre le Centre et les gouvernorats. Une coopération qui permet de réaliser de meilleurs résultats. Ainsi, un des convois comptait près de 24 artistes, musiciens, plasticiens, acteurs, réalisateurs, magiciens, sportifs, joueurs de guignols et d'aragouz. L'objectif était de mettre en place le maximum d'activités possibles.
Les membres du convoi connaissaient bien leur rôle et avaient une grande expérience pour traiter avec les enfants. Le gouvernorat a, pour sa part, contribué à la réussite de cette coopération en facilitant le logement des personnes dans le gouvernorat ainsi que leur déplacement entre les différents villages et oasis.
Le convoi "Nos enfants" est parti de Guiza à sept heures du matin traversant près de 750 km pour arriver à la Nouvelle-Vallée à 10 heures du soir. Les membres du convoi étaient réellement fiers malgré le long trajet. Le fait de rendre un service pareil à la patrie était leur source de joie.
Dès que j'ai occupé le poste de directeur du Centre de la culture pour l'enfant, j'ai mis en place l'idée de ces convois. Je suis heureux de l'avoir mise en application dans les gouvernorats d'Assiout, de la Nouvelle-Vallée, de Suez. Nous aspirons à atteindre le coin le plus reculé en Egypte en vue de réaliser la justice culturelle sur le terrain.