Les animaux dans les littératures

La littérature s'est également intéressée au règne des animaux. Esope (VIe siècle av. J.- C.) a donné naissance aux fables et en a fait un genre littéraire. Au IVe siècle avant Jésus-Christ, Aristote a écrit Historia animalium ou L'Histoire des animaux et Parties des animaux, présentant la classification des bestiaux selon le genre et l'espèce. En 750 Ibn al-Muqaffa a réussi à traduire Kalila et Dimna du persan en arabe. Au IXe siècle Al-Jahiz nous a présenté son Livre des animaux où il a étudié la psychologie de l'animal et l'influence de l'environnement sur sa conduite. Le XIIe et le XIIIe siècles annoncent la parution du Roman de Renart qui "est une constellation de contes animaux où l'on joue perpétuellement sur la confusion entre les bêtes et les hommes, moins pour condamner les réalités humaines que pour railler la sottise universelle." Avec le XIVe siècle, La vie des animaux, ouvrage écrit par Al Damiri (1341-1405), a vu le jour. Son auteur a abordé les animaux cités dans Le Coran, les classifiant alphabétiquement, mettant en lumière leur intérêt et leur utilisation. Il nous faudrait attendre La Fontaine qui a renouvelé les fables et s'avérait un pédagogue se servant d'animaux pour instruire les hommes. Le règne animal a de même marqué les romans français du XXe siècle: La chatte de Colette, La vouivre et La jument verte de Marcel Aymé.

Nerval et Flaubert ont présenté une fonction jouée par les animaux. Ces derniers sont utilisés pour amuser les êtres humains, surtout les riches qui sont fiers de posséder de rares bestiaux, telles les gazelles souvent domestiquées. Antoine Youssef nous indique qu' "à l'époque, on en voit chez presque tous les habitants riches du Caire et d'Alexandrie." Nerval affirme cette information, nous conduisant à une "petite ferme entourée de grillages où se promènent plusieurs girafes que le docteur Clot-Bey fait élever par des Nubiens."

Les animaux s'avèrent comme une source d'inspiration à tous les genres artistiques. En peinture, il y a Le bestiaire de Jean Cocteau et La pêche au thon de Salvador Dali, peintre espagnol (1904-1989). En musique, on peut trouver Le lac des cygnes de Tchaïkovski. La statuaire a de même mis en relief de nombreux animaux tels les lions de Babylone. Quant au cinéma, il a célébré la relation entre l'homme et l'animal; citons à titre d'exemple La belle et la bête de Jean Cocteau en 1946. Il y a aussi des chanteurs qui se sont intéressés aux animaux; Georges Brassens a présenté Le gorille, Le mouton de Panurge. Bien plus il y a des "expressions passées dans le langage courant et qui utilisent allègrement la comparaison avec le monde animal: avoir une fièvre de cheval, avoir un temps de chien, faire un froid de canard, être malin comme un singe, sale comme un cochon."