Notre don de Dieu, Rizkallah

Mardi 16 Juillet 2019-00:00:00
' Chaimaa Said

Depuis quelques jours, la sphère cinématographique a perdu un grand intellectuel, avant tout, et un critique imminent sur l’échelle nationale et arabe. C’est Youssef Chérif Rizkallah qui a quitté notre monde suite à des complications dues à une insuffisance rénale.

Rizkallah est né, en 1942, dans le quartier de Ghamra au Caire. Son père travaillait comme traducteur. Il a obtenu son diplôme du Collège Jésuite en 1961, donc un francophone chevronné. Il était aussi brillant dans ses études ; il s’était classé 5e, au niveau de la République, au baccalauréat (Thanaweya Ama). Puis, il a obtenu son diplôme universitaire, en 1966, de la Faculté d’économie et de sciences politiques de l’Université du Caire. Ensuite, il a rejoint le ministère de l’Information en 1967. Il a obtenu un diplôme de l’Institut de télévision qui lui a permis d’acceder au Secteur de la télévision égyptienne (Maspero). Dans ce secteur prestigieux de longue date, il a progressé dans la hiérarchie jusqu’à ce qu’il atteigne le poste de rédacteur en chef. Il a écrit beaucoup de critiques cinématographiques dans les journaux. Mais il est surtout connu pour avoir animé ou mis au point des programmes télévisés en présentant des films égyptiens et internationaux, critiquant ces films et soulevant des débats autour d’eux avec ses invités. Parmi ces programmes : « Oscar », « Nady el-cinema » (ciné-club), « Negoum we Aflam » ( stars et films, où il interviewait les stars de films égyptiens), « star »( où il interviewait les stars internationaux) et « Télé-cinéma ». A cette époque des années 80, toute la famille s’unissait autour de la télévision nationale qui – avant l’ère des paraboles - avait le rôle de cultiver et conscientiser les Egyptiens dans différents domaines, dont l’art. D’autres programmes ont suivi comme : « Cinéma x Cinéma », « El-Fanous El-Sehri » (la lampe magique( et « Cinéma Rizkallah ».

Rizkallah a aussi fait partie du jury de plusieurs festivals internationaux comme celui de Strasbourg, Milano, Rotterdam et Montpellier. Il a appartenu également au corps administratif du Festival international du film du Caire depuis 1987.

Une médaille de l’Ordre des Arts et des Lettres,  décoration honorifique française qui récompense «les personnes qui se sont distinguées par leur création dans le domaine artistique ou littéraire », lui a été octroyée. L’année passée, le Festival international du film du Caire l’a aussi honoré.

Nous avons besoin d’un million d’intellectuels comme Rizkallah, qui ne cèdent jamais à leur rêve, assidus, motivés et qui servent - tout comme les anciens programmes de télé constructifs- à cultiver le peuple.