Les textes, les scènes de tombes, les statues et les peintures funéraires confirment l'existence de la profession de dentiste dans l'Egypte ancienne, appelée "ibh senjw". Nous sommes parvenus, à l’heure actuelle, à connaitre les noms d'une dizaine de dentistes et de leurs assistants qui vivaient durant cette ancienne époque. Les trois derniers noms ont été découverts seulement en 2006 dans un cimetière de Saqqarah, découvert par des voleurs qui tentaient de le voler.
Notre plus ancien dentiste est Hesy-Rê, qui a vécu au XXVIIe siècle et est le ministre du roi Djéser qui bâti la première pyramide d'Egypte (la pyramide de Saqqarah).
Le voyageur grec Hérodote affirme, dans un article célèbre sur son voyage en Égypte, qu'au Ve siècle av. J.-C, les médecins étaient partout, et qu'il était parmi eux des spécialistes des dents, des yeux ou du ventre. Il ajoute également qu’ils étaient convoqués aux cours des rois étrangers et que des étrangers venaient Egypte pour apprendre la médecine.
Dans un des papyrus, découvert par l’égyptologue Edwin Smith, il est décrit comment remettre l'articulation maxillaire à sa place, dans le cas où le patient ne peut pas fermer la bouche pour plusieurs raisons, y compris le bâillement. Le papyrus comprend aussi des recettes pour la préparation de bain de bouche et de gargarisme, ainsi que pour le traitement des abcès des dents et des gencives, outre les recettes de remplissage temporaire.
Les Égyptiens utilisaient, pour combler les cavités causées par les caries, une pâte constituée de poudre de métal ou de pierre, ayant pour effet de freiner la carie, telle que la malachite, la turquoise, le quartzite et les oxydes de fer (tels que l’ocre jaune), mélangés à des extraits végétaux ayant des propriétés de la gomme et calmant la douleur, en plus du miel.
D'ailleurs, les anciens Égyptiens ont utilisé la médecine traditionnelle pour se laver les dents et empêcher les caries.
Ils ont inventé les premières brosses à dents de l'histoire; et les prêtres des temples ont pris soin de se nettoyer la bouche avant de réciter les prières.
De nombreux archéologues occidentaux ont effectué des radiographies sur les momies et ont découvert que nos grands-parents étaient bien connus en dentisterie populaire. Ils parfumaient la bouche d'anis, d'encens et de caroube en poudre, et le purifiaient avec le natron qui a la propriété de tuer les bactéries causant les caries.
Les examens ont également prouvé que les momies, de leur vivant, avaient subi la tractation des dents et avaient utilisé des prothèses dentaires.
L’ancien Égyptien a étudié la médecine dentaire, en particulier le phénomène du surplomb et le mauvais alignement des mâchoires supérieure et inférieure, bien que le décalage trop en avant de la mâchoire supérieure des femmes soit l'un des standards de beauté chez les anciens Egyptiens !!!
Des études anthropologiques ont montré que les maladies dentaires dont les anciens Egyptiens avaient été atteints différaient en fonction de facteurs tels que la géographie et la différence de climat entre le Nord et le Sud, ainsi qu'en fonction de l’évolution des régimes alimentaires et du temps.
Les Egyptiens ont moins souffert que nous de caries, et plus de maladies gingivales et de l'érosion dentaire, en raison du fait de mélanger les grains avec du sable pour accélérer le broyage des grains, ce qui a conduit à ce que le pain contienne toujours du sable, ce qui a nui aux dents.
L’étude des dents et de leurs maladies dans le domaine de l’archéologie et de l’égyptologie aide à identifier la nature de la nourriture dans les sociétés anciennes et à déterminer l’âge du propriétaire de la sépulture au moment de son décès et l’étude de la migration et de son impact, ainsi que du degré de stabilité génétique et du lien de parenté.