Les musiciens qui jouent sur les cordes de la pauvreté (1)

Mardi 19 Février 2019-00:00:00
' Mohamed Abdel Hafez

J’ai une excellente relation avec l’écrivain Dr Emad Abdel-Radi depuis de longues années. Je ne me rappelle pas quant exactement nous avons noué cette relation, mais elle repose sur des bases solides et puissantes. Elle permet tant de choses. J’ai été tellement ravi en apprenant que son premier recueil de nouvelles “Les musiciens qui jouent sur les cordes de la pauvreté” a été publié par l’Organisme général égyptien du Livre. Il s’agit d’un recueil qui a longtemps tardé d’autant plus que l’écrivain était pris par l’élaboration de son master et de son doctorat à la faculté de Lettres de l’Université Aïn Chams. Son travail a été supervisé par la grande critique Dr Sanaa Anas Al-Wégoud et Dr Ibrahim Awwad. Le recueil se compose de 13 nouvelles qui évoquent de manière générale la vie des classes sociales pauvres, et simples. Ces classes qui œuvrent à trouver leur pain malgré les difficultés et leur énorme souffrance. L’auteur a ainsi mis l’accent sur le gagne-pain qui n’est jamais simple et qui est toujours liée à une énorme fatigue. En dépit de ces difficultés, les gens ne cèdent pas à leurs valeurs morales. Telle est l’équation difficile qu’évoque Abdel-Radi dans la plupart des nouvelles du recueil. Ce recueil me rappelle les grands hommes de lettres russes qui dépendent sur un réalisme humanitaire ainsi que celles de Youssef Idriss, l’un de ceux qui ont incarné au mieux ce courant et qui l’ont développé grâce à sa nouvelle vision. Dans le recueil, nous notons que la plupart des histoires sont une copie crachée de la réalité. Nombreuses parmi elles sont des histoires réelles qui se sont déjà passées et qui ont été retransmises par Emad Abdel-Radi de manière littéraire. Bref, ce sont des histoires en chair et en os. Les personnages appartiennent à la rue, ils appartiennent aux classes pauvres et démunies. L’écrivain a commencé le recueil par la nouvelle “Le Banquet”. C’est une histoire qui tourne autour d’un homme qui a reçu son salaire multiplié pour la première fois de sa vie. Alors, il décide de se rendre dans l’un des restaurants populaires. Là-bas, il remarque qu’il y a deux petits enfants qui ne savent pas commander à cause du brouhaha et de la foule. Nul ne leur accorde de l’intérêt. En plus, le vendeur sourit à tout le monde sauf aux enfants. Quand ils arrivent enfin à atteindre le vendeur, ils lui donnent leur pièce d’argent. Celui-ci les prend et leur jette avec colère une galette de pain ainsi que deux morceaux de falafels. Les enfants n’accordent pas d’attention à l’attitude du vendeur, mais, sont heureux de pouvoir remplir leur estomac. Le héros décide au lieu de commander quelque chose de cher, il fait la même commande que les enfants. Les sentiments irréels du vendeur se heurtent à l’innocence des enfants.