J'ai le plaisir de vous présenter Darwish Kassim Al-Ayoub, ce musicien syrien qui a secoué l'eau stagnante. Il nous surprend chaque jour en diffusant au moins une nouvelle chanson à travers sa page Facebook et sa chaine youtube. Il concrétise l'unité arabe ou la complémentarité. Il a collaboré avec tant de poètes : Mohamed El Sonbaty, Mohamed Mekawi, Malak Hanna, Ayman El Ghandour (Egypte), Sayda El Azzouni (Oman), Najia Fath Allah (Tunisie). A travers ses mélodies, on remarque son insistance à conserver la musique orientale. Il possède une énergie musicale qui le motive à travailler sans cesse en vue de composer et de créer des phrases musicales pittoresques.
Il est né le 23 mai 1964 dans le village d'Al-Ghassaniyeh, situé dans le gouvernorat de Homs, au bord du lac Katina en Syrie. Il a grandi dans ce milieu rural qui se distingue à la fois par l'amour, l'honnêteté et la fraternité. Son village a été fondé en 1963, un an avant sa naissance. Il est l'aîné de ses parents, né après 4 ans de leur mariage. Son père était un de ces villageois qui vivaient de l'agriculture et de la pêche. Le petit enfant avait l'habitude de l'accompagner au lac et dans les champs. Le soir, les amis de son père se réunissaient chez lui pour écouter la musique. Quand Darwish avait sept ans, il jouait à la Rababa avec maestria, leur chanter des chansons populaires et folkloriques.
Il n'y avait pas de luth dans tout son village jusqu'en 1973. Son père a acheté un luth à un soldat à 300 livres syriennes. En ce temps-là, personne ne jouait de l'oud dans son village à l’exception d’un volontaire de l'armée qui vivait à Damas et ne venait qu’occasionsionellement. Il jouait acoustiquement, c'est-à-dire sans note de musique. L’enfant avait un ami qui jouait à la flûte. Les deux ont commencé à apprendre et à jouer ensemble toutes les chansons qu'ils avaient entendues. Il a créé une troupe qui comprenait des filles et des jeunes hommes et leur a appris à chanter. Après cette étape, il s’est passionné pour les mélodies et il a gardé cette passion jusqu'à la fin de 1982. En 1985, il a étudié les principes du jeu et de la musique sur l'oud et il a appris la note du professeur Asaad Leila. En 1987, un programme pour les talents a été annoncé sur la télévision arabe syrienne intitulé « La voie des stars ». Il avait un ami qui travaillait à la sécurité de la radio-télévision qui lui a demandé de postuler. Darwish a rencontré le comité de ce programme formé du compositeur, Ibrahim Jawdat, du chanteur Naguib al-Sarraj et du professeur de musique Adnan Abu al-Shamat. Et après sa comparution devant eux, ils lui ont demandé de présenter quelques unes de ses mélodies, alors il a joué et a été accepté dans le programme. Il est allé de Homs à Damas le jour fixé. Il était assis dans le public. Lorsque l'annonceur a mentionné son nom pour être conduit sur le podium, il a déclaré : « Et maintenant avec le compositeur Sayed Darwish ». La salle a retenti d’applaudissements alors qu’il montait sur scène, et il a entendu une voix forte du contrôle crier : « arrêtez immédiatement, vous avez travaillé, M. Darwish ». Une fois de plus, il s'est assis entre la foule et le diffuseur et on a appelé son nom pour la deuxième fois : « Bienvenue à M. Darwish ». Au premier tour, il a présenté deux chansons de ses paroles. Le comité l'a nommé pour le deuxième tour.
Au début des années 90, on lui a demandé de chanter dans les mariages et les occasions sociales en tant que compositeur et écrivain, mais il se connaîssait bien, sa voix n'était pas celle d'un chanteur. Il a fondé un petit institut d'enseignement de la musique sur l'oud, le violon et l’orgue. Il a ensuite mis fin à son service à l'âge légal en 2015. En 2017, certains amis lui ont conseillé de présenter certaines de ses chansons sur les réseaux sociaux.
Il a commencé son véritable voyage avec les airs en présentant plus de trois cents mélodies pour des poèmes en langue classique et des chansons en dialecte parlé, sans oublier une pièce lyrique composée par l'écrivain Malak Hanna Rizk, une pièce lyrique tunisienne du poète Mohamed Barhoumi et récemment une autre écrite par Mohamed El Sonbaty. Il considère le Caire comme un passage obligé pour tout artiste. Je termine avec ses paroles: « La musique et le chant sont une culture. Le mot doit avoir un sens. Avec les efforts d'écrivains, de poètes, d'intellectuels et de bons compositeurs arabes, l'art va restaurer son propre chemin ».