Plus jeunes, moins de comorbidités... Le profil du patient du Covid-19 a évolué

Ghada Choucri Mercredi 24 Mars 2021-13:37:16 Jeunesse
Plus jeunes, moins de comorbidités... Le profil du patient du Covid-19 a évolué
Plus jeunes, moins de comorbidités... Le profil du patient du Covid-19 a évolué

Alors que l'épidémie continue de se propager sur le territoire français, les soignants remarquent que les malades sont plus jeunes avec une plus forte proportion de patients sans comorbidité, selon l'Express. Celui qu'on appelait « le nouveau coronavirus » a changé de visage en un an. L'épidémie a su s'adapter, muter et se voit désormais renforcer par de nombreux variants qui circulent sur toute la planète. Une évolution importante marquée par l'arrivée de la souche britannique en fin d'année dernière. Plus contagieuse mais aussi plus dangereuse, elle est aujourd'hui présente chez les trois-quarts des Français malades du Covid-19. De son côté, le malade du coronavirus a aussi changé en un an. Plus jeune et plus souvent sans comorbidités, l'Express vous aide à dresser le portrait-robot du nouveau patient.   

  • Quel âge ont les malades ?  

En raison de la couverture vaccinale, on note une amélioration notable chez les plus de 75 ans. S'ils restent cependant les plus à risques, il semblerait que le virus se soit reporté sur une autre catégorie de la population. Dans son bulletin épidémiologique du 11 mars, Santé publique France relève un rajeunissement des patients hospitalisés, avec une augmentation des infections chez les 15-75 ans.   

Depuis janvier, le nombre de patients de 70 à 79 ans s'est envolé de 50% depuis janvier. Sur la même période, celui des 50-69 ans a doublé. C'est encore pire chez les 30-49 ans, dont le nombre a triplé, rappelle dans ses colonnes Le Dauphiné Libéré.   

La cause ? L'émergence des variants. Le patron de l'AP-HP Martin Hirsch avait déclaré ce mercredi sur RTL que le mutant britannique était plus virulent « chez les jeunes ». Une évolution que le Premier ministre Jean Castex a eu l'occasion de constater lors de sa visite à la Pitié-Salpêtrière, où une jeune femme de 27 ans était hospitalisée dans un état grave.    

  • Les patients ont-ils des comorbidités ? 

Début mars, 59 % des patients en réanimation avaient plus de 65 ans. Parmi ces malades, 89 % de ceux admis entre le 5 octobre 2020 et le 9 mars 2021 présentaient au moins une comorbidité, toujours selon le rapport de Santé Publique France. Lesquelles ? L'hypertension artérielle, l'obésité et le diabète.    

Cependant, cette tendance est elle aussi à la baisse. Santé publique France relève une éventuelle plus forte proportion de patients sans comorbidité. L'institution rapporte que la proportion de patients présentant au moins une comorbidité est restée stable de septembre à novembre 2020 (89%). Après une très légère augmentation de cette proportion observée en décembre 2020 (90%), on observe une légère diminution entre janvier (89%) et février 2021 (87%).   

  • Quel variant est le plus présent chez les patients ?  

Sans surprise, le variant anglais l'emporte. La souche britannique représente 65,8 % des tests criblés lors de la semaine du 1er au 7 mars. Dans quinze départements français, il est présent chez plus de 75 % des cas positifs. Derrière, les variants brésiliens et sud-africains affichent 4,9 % des infections. Les dernières études confirment que sa contagiosité est bien 50 % plus forte que la souche historique.    

Mais en plus d'être contagieux, le variant britannique serait aussi plus dangereux. En effet, on perçoit une augmentation des admissions en réanimation alors que le nombre de cas reste le même. En d'autres termes, pour le même nombre de malade, on constate plus de cas graves.   

  • Combien de temps restent-ils en réanimation ?  

Les nouveaux patients passent plus de temps en réanimation. De douze jours en moyenne à la fin de l'année 2020, elle atteint désormais 15 jours. Une évolution qui change la donne pour les hôpitaux puisqu'ils voient leurs lits occupés plus longtemps. Résultat : les établissements hospitaliers sont davantage engorgés. Les patients intubés restent 17 à 21 jours en service de réanimation. Et il ne s'agit que des patients sortis : « Ceux qui ne sont pas sortis sont en moyenne à 19,5 jours », expliquait le chef des réanimations à l'hôpital parisien Ambroise-Paré aux Echos.   

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