Une nouvelle année avance en allongeant le pas. On ne peut faire autrement que se remplir d’optimisme, malgré une atmosphère sombre, et faire des vœux de bonheur, de santé et de prospérité, en souhaitant que cette année soit meilleure que la précédente. Je profiterais de cette occasion pour vous conseiller de voir la pièce de théâtre « L’optimiste », adaptée du conte philosophique de Voltaire « Candide ou l’optimisme », publié en 1759. Depuis deux ans, cette pièce est jouée, avec un succès foudroyant, sur les planchers du Théâtre National remis à neuf. Il s’agit d’un spectacle musical et comique, employant la satire pour ridiculiser la classe de la noblesse, comme l’a déjà fait Voltaire, ou bien la société stratifiée, si nous appliquons la pièce à notre époque. Celle-là reprend également certains des événements liés au conte de Voltaire, sans restriction littérale. Il y a un jeune homme innocent, Candide, sans origine royale, qui a grandi dans le palais de son oncle, le prince (aspirant à être roi), qui a confié son éducation à l’un des sages qui lui a enseigné la philosophie de l’optimisme. Mais Candide s’est heurté à la réalité quand son oncle l’a expulsé hors de son palais, en refusant qu’il épouse Conda, sa fille. Les rôles principaux sont joués par Sameh Hussein, en qui nous trouvons un solide sens de l’humour, dans le rôle de Candide ; et Sahar El-Sayegh dans le rôle de la princesse Conda. La première scène se déroule en France tandis que dans le conte de Voltaire, elle se déroule en Westphalie en Allemagne. Mais le dramaturge voulait donner à sa pièce le goût français, surtout en utilisant des mots français ici et là, en s’assurant qu’ils soient compris par les arabophones, comme « El Monsieur » par exemple. Il introduit même une chanson d’Edith Piaf « La vie en rose », un anachronisme fait consciemment, et qui correspond à la période où les deux tourtereaux – Candide et Conda – ne voyaient que le bien dans la vie. Le monde utopique dont rêvait Candide est vu comme de la naïveté ou même de la folie pour certains, tandis que pour d’autres, l’excès d’optimisme devient un outil qui sert à la motivation des esprits. Bref, le texte original peut être inlassablement adapté pour correspondre à n’importe quelle époque. Le message serait : Il faut s’armer d’optimisme, parce qu’en fin de compte, grâce à celui-ci, et malgré toutes les horreurs qu’on rencontre dans la vie, on finit par parvenir à notre objectif.