4 ème édition du Festival d´El Gouna : le cinéma malgré la covid

Chaïmaa Abdel-Ilah Mardi 27 Octobre 2020-13:53:14 Art
4 ème édition du Festival d'El Gouna
4 ème édition du Festival d'El Gouna

La quatrième édition du Festival du film d'El Gouna (FFG) a été lancée ce vendredi dans la station balnéaire égyptienne, sur les bords de la mer Rouge, selon africanews.com

En dépit de la pandémie de coronavirus, de nombreux acteurs égyptiens et étrangers étaient présents pour la soirée d’ouverture. Pour pouvoir appliquer efficacement les gestes barrières, les lieux de vie du festival ont vu leur capacité d'accueil réduite de moitié, tant en intérieur qu'en extérieur. « J'étais plutôt inquiet, j'étais favorable à un report », confirme Naguib Sawiris, fondateur du Festival d'El Gouna. Mais les organisateurs m'ont convaincu. Il fallait maintenir le festival pour assurer la continuité du travail accompli depuis quatre ans mais aussi pour défier cette pandémie. La vie doit continuer, il n'est pas possible que cette maladie prenne le dessus sur la vie, sur la culture, l'art, le cinéma qui portent un message très fort ». 

« Hier, un groupe de personnes n'a pu prendre son vol parce que leur PCR s'est révélé positif. Au total, une vingtaine de personnes ne se sont pas présentées à l'aéroport, des gens qui voulaient venir, qui sont toujours venus mais qui n'ont pas pu venir en raison de la situation sanitaire, explique Intishal Al-Timimi, directeur du FFG. « Oui, il y a des craintes, mais il y a aussi une énorme envie pour que ceux qui sont venus apprécient l'expérience », a-t-il ajouté. 

Le festival est devenu en quatre ans un rendez-vous culturel incontournable du monde arabe. Il met en contact les cinéastes de la région avec leurs homologues internationaux. C’est le cas de Saïd Taghmaoui, le célèbre acteur franco-marocain, habitué de la douceur égyptienne : « C'est un grand signe envoyé au monde d'être ici, c'est un peu Retournons à la vie normale. Toutes ces choses nous manquent, cela n'a rien à voir avec l'Egypte. Le monde entier le ressent. J'arrive de Paris, en France, ou ils ferment tout à nouveau. Etre ici, c'est envoyer un grand signal au monde, parce que la vie doit continuer son cours et c'est un peu d'air, un peu de respiration, c'est agréable, c'est rafraîchissant. Alors, je suis heureux d'être ici ». 

Véritable catalyseur du développement du cinéma dans le monde arabe, le festival d'El Gouna s'engage à mettre en lumière de nouvelles voix. Parmi les acteurs étrangers présents se trouvait toutefois le Français Gérard Depardieu, qui a reçu un prix pour sa carrière lors de la cérémonie d'ouverture. « L'homme qui a vendu sa peau », réalisé par la Tunisienne Kaouther Ben Hania, a ouvert le festival. Le film évoque le parcours d'un réfugié syrien au Liban, qui accepte de se faire tatouer intégralement par un artiste contemporain, en échange d'un ticket pour l'Europe. « Du point de vue du personnage, il n'est pas un réfugié, on lui a donné cette étiquette de réfugié et c'est quelque chose qu'il doit affronter. Cela fait partie de l'ingéniosité de Kaouther pour ce film », raconte l'acteur Yahya Mahayni. 

Avec le slogan « La culture des rêves », le Festival présentera pendant 9 jours 63 films - dans l'espoir d'inspirer ceux qui rêvent, même dans les circonstances les plus difficiles.

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